Les conditions de prescription et de délivrance de certains médicaments contre l’épilepsie et la migraine (à base de valproate et ses dérivés, de carbamazépine ou de topiramate) ont évolué.
Depuis le 6 janvier 2025 pour les nouveaux patients et à partir du 30 juin 2025 pour les patients déjà traités avant le 6 janvier, le valproate et ses dérivés ne peuvent plus être prescrits que par un médecin spécialiste en neurologie, en psychiatrie ou en pédiatrie. Les patients doivent également obtenir une attestation d’information partagée cosignée avec un de ces médecins spécialistes pour se les faire délivrer en pharmacie. Les patients dont le traitement avait été prescrit par leur médecin traitant ont jusqu’au 30 juin 2025 pour renouveler leur ordonnance auprès d’un spécialiste.
Les patientes traitées par carbamazépine doivent se rendre chez leur médecin avant le 30 juin pour cosigner une attestation d’information partagée avec son médecin afin que le pharmacien puisse délivrer le traitement.
Le traitement de l’épilepsie chez l’homme en âge d’avoir des enfants
Pour diminuer le nombre de crises d’épilepsie, il existe de très nombreux médicaments antiépileptiques, tels que le valproate de sodium. Il est désormais connu que, pris pendant la grossesse, ce traitement expose l'enfant à naître à un risque élevé de troubles du neurodéveloppement (jusqu’à 30 à 40 % des cas). Il s'agit notamment de troubles du spectre de l'autisme et de troubles du fonctionnement cognitif. Il est également à l’origine de malformations congénitales.
Selon une étude réalisée dans le cadre de la surveillance européenne des médicaments, ce même risque existe pour les enfants dont le père a été traité par valproate ou l’un de ses dérivés (Dépakine, Dépakote, Dépamide, Micropakine et génériques) dans les 3mois avant la conception.
En cas de désir d’enfant, le patient doit informer son médecin traitant pour mieux connaître ce risque potentiel et les autres choix thérapeutiques possibles.
Nouvelles règles de prescription du valproate pour un homme en âge d’avoir des enfants
Pour diminuer les risques liés à l’exposition au valproate d’un enfant à naître, il existe de nouvelles règles de prescription du médicament pour les hommes en âge de procréer. Depuis le 6 janvier 2025, seuls des neurologues, psychiatres et pédiatres peuvent initier des traitements à base de valproate, les médecins n’étant autorisés qu’à renouveler la prescription initiale. Les patients déjà sous traitement avant le 6 janvier doivent prendre rendez-vous avec l’un de ces médecins spécialistes avant le 30 juin 2025.
Une attestation d’information partagée, notamment sur les risques encourus, devra être cosignée chaque année par le patient et le prescripteur (un neurologue, un psychiatre ou un pédiatre la première fois, puis tout médecin pour les renouvellements annuels) et présentée en pharmacie, en plus de l’ordonnance, pour obtenir le médicament. Le pharmacien s’assurera que le patient a bien reçu une brochure d’information. Il lui remet la carte d’information présente dans la boîte du médicament.
Le traitement de l’épilepsie chez les adolescentes et femmes en âge d’avoir des enfants : changement de formulaire
Traitement par valproate de sodium
La prescription initiale est réservée aux neurologues, psychiatres et pédiatres. Le renouvellement peut être assuré par tout médecin.
Depuis le 6 janvier 2025, pour les filles, adolescentes et femmes susceptibles d’avoir des enfants commençant un traitement par valproate, le formulaire d’accord de soins est remplacé par une attestation annuelle d’information partagée cosignée au moins une fois par an par la patiente et le prescripteur (un neurologue, un psychiatre ou un pédiatre la première fois, puis tout médecin pour les renouvellements annuels). Cette dernière est à présenter au pharmacien pour la délivrance du traitement.
Les patientes qui étaient déjà en cours de traitement avant le 6 janvier peuvent utiliser leur formulaire d’accord de soins jusqu’au terme de son année de validité.
Traitement par carbamazépine
Pour limiter l’exposition à ce médicament pendant la grossesse, en raison des risques malformatifs pour l’enfant à naître, une attestation d’information partagée doit désormais être présentée obligatoirement au pharmacien. Elle est cosignée chaque année par la patiente et le prescripteur (tout médecin), en complément de l’ordonnance à l’initiation du traitement et lors de son renouvellement annuel. Cette mesure entrera en vigueur le 30 juin 2025 pour les patientes en cours de traitement : elles sont invitées à prendre rendez-vous avec leur médecin avant cette date.