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La ménopause : s’informer et en parler

  • 17,2 millions de femmes de plus de 45 ans sont d’ores-et-déjà concernées par la ménopause en France. Chaque année, ce sont 500 000 femmes qui entrent progressivement dans la ménopause, cet état physiologique naturel dans le continuum de la vie d’une femme.
    La ménopause est définie comme l’arrêt des règles (ou “ aménorrhée ”) depuis plus d’un an, sans cause identifiée, et survenant entre 45 et 55 ans (à 51 ans en moyenne en France). Cette phase naturelle de la vie de la femme correspond à l’arrêt du fonctionnement des ovaires et induit donc la fin de la période au cours de laquelle la femme peut se reproduire. Elle provoque une carence hormonale, notamment en estradiol (l’œstrogène physiologique de la femme) qui explique l’arrêt des règles. En France, plus de 14 millions de femmes sont ménopausées.
    La ménopause est le plus souvent précédée par une période de transition de 2 à 4 ans : au cours de cette phase dite de péri ménopause [1], les règles peuvent devenir irrégulières (cycles raccourcis puis allongés) et différents troubles fonctionnels peuvent apparaître, notamment seins douloureux, irritabilité..., d’intensité variable dans le temps. Par ailleurs, certains traitements médicaux (radiothérapie, chimiothérapie...) ou chirurgicaux peuvent induire une ménopause [2].
    Des symptômes variables dans la durée et selon chaque femme qui peuvent avoir des conséquences sur le bien-être physique, émotionnel, mental et social
    87 % des femmes de 50 à 65 ans sont affectées par au moins un symptôme de la ménopause en plus de l’arrêt des règles. Pour certaines, les symptômes peuvent être importants et avoir des répercussions sur leurs activités quotidiennes. 20 à 25 % des femmes souffrent de troubles sévères qui affectent leur qualité de vie. Certaines peuvent éprouver des symptômes pendant plusieurs années. 25% des femmes les déplorent encore au bout de dix ans.
    Ces symptômes appelés troubles climatériques sont dus à la carence hormonale en œstrogènes et en progestérone, qui accompagnent les modifications hormonales associées à l’arrêt de la fonction ovarienne.
    Il existe quatre signes cliniques principaux :
    les bouffées vaso-motrices ou bouffées de chaleur (70% des femmes concernées),
    les sueurs nocturnes,
    les troubles génito-urinaires avec essentiellement, la sécheresse vulvo-vaginale et un syndrome génito-urinaire de la ménopause (25 à 70 % des femmes concernées),
    des douleurs articulaires.
    D’autres signes peuvent être retrouvés mais sont moins spécifiques. Une baisse de la libido (désir sexuel) est fréquente et une peau plus sèche est aussi souvent notée. D’autres signes peuvent résulter d’un effet dit “ domino ”, secondaires au réveil nocturne engendré par les bouffées vaso-motrices. Ce sont les troubles du sommeil, l’asthénie, la perte d’attention, la tendance dépressive, les pertes de mémoire, les troubles de l’humeur, le caractère irritable.
    La ménopause s’accompagne par ailleurs la plupart du temps d’une redistribution des graisses qui ont tendance à se déposer sur le ventre, avec prise de poids qui débute souvent avant la ménopause confirmée, d’où l’importance de mesures de prévention (alimentaires et exercice physique).
    Un tabou sociétal à briser pour une meilleure santé des femmes
    En France, la ménopause est encore perçue comme un tabou sociétal, y compris au sein de 46% des couples et aussi pour certains professionnels de santé : 48 % des femmes de moins de 50 ans considèrent qu’il est difficile de parler de la ménopause et 39 % des femmes pré ménopausées sont inquiètes. 34 % des femmes de 45-54 ans estimaient en 2019 qu’il n’y avait pas assez d’information sur ce sujet et 38 % ne savaient pas à qui en parler. 46 % des femmes pré ménopausées n’en ont jamais parlé à leur conjoint. 15 % des femmes pré ménopausées ont reçu des remarques négatives sur leur (pré) ménopause.
    Or, il est essentiel de voir la ménopause comme une étape dans le continuum de la vie des femmes. L’état de santé d’une femme entrant dans la période de péri ménopause sera largement déterminé par ses antécédents médicaux et gynécologiques, son mode de vie et les facteurs environnementaux.
    Les symptômes de la péri ménopause et de la postménopause peuvent perturber la vie personnelle et professionnelle, et les changements associés à la ménopause affecteront la santé d’une femme à mesure qu’elle avance en âge. Par conséquent, les soins de la péri ménopause et du début de la ménopause jouent un rôle important pour favoriser un vieillissement en bonne santé et une bonne qualité de vie.
    Longtemps protégées par leurs hormones féminines, les femmes ménopausées voient leur risque cardiovasculaire augmenter, et ce de façon encore plus importante en cas de ménopause précoce (avant 40-45 ans) [3] . Ainsi, si le risque d’infarctus du myocarde de la femme non ménopausée est inférieur à celui de l’homme, ce risque augmente après la ménopause. Le risque d’ostéoporose augmente également après la ménopause. La perte osseuse s’accélère en raison de la diminution de la capacité du corps à produire du tissu osseux. Autour de l’âge de 65 ans, l’ostéoporose atteint 39% des femmes (70% chez celles âgées de 80 ans et plus, N.B. : l’ostéoporose masculine liée à l’âge est moins fréquente). Il en découle une augmentation du risque de fracture du poignet, de fracture du col du fémur ou de tassement vertébral [4].
    Aussi il convient de porter une attention particulière à cette période importante de la vie des femmes.

    [1] si l’arrêt définitif des règles survient avant l’âge de 40 ans, on parlera alors d’insuffisance ovarienne prématurée (parfois appelée ménopause précoce), nécessitant des explorations spécialisées.
    [2] soit parce qu’ils altèrent les mécanismes hormonaux qui régissent la fonction ovarienne, soit parce que les ovaires ont été retirés ou leur fonctionnement altéré : on parle alors de ménopause iatrogène ou médicalement induite.
    [3] https://www.fedecardio.org/wp-content/uploads/2022/01/FFC-Brochure-coeur-de-femmes.pdf
    [4] En 2013, en France, 177 000 personnes de plus de 50 ans (dont 2/3 de plus de 70 ans) ont été hospitalisés pour une fracture ostéoporotique. Ces hospitalisations concernaient 3 femmes pour 1 homme.

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